La durée de préavis en CDI dépend avant tout de votre convention collective et de votre ancienneté. Cette période varie généralement entre 15 jours et 3 mois selon votre statut professionnel. Sans convention collective, les usages de votre secteur d’activité déterminent cette durée.
Le Code du travail ne fixe aucune durée générale, ce qui rend indispensable la vérification de vos documents contractuels. Votre contrat peut prévoir une durée plus longue que celle de la convention, mais jamais inférieure.
| Statut/Convention | Ancienneté | Durée du préavis |
| Convention collective standard | Moins de 6 mois | 15 jours |
| Convention collective standard | 6 mois à 2 ans | 1 mois |
| Convention collective standard | Plus de 2 ans | 2 mois |
| VRP | 1ère année | 1 mois |
| VRP | 2ème année | 2 mois |
| VRP | Plus de 2 ans | 3 mois |
| Journalistes | 3 ans ou moins | 1 mois |
| Journalistes | Plus de 3 ans | 2 mois |
| Alsace-Moselle | Toute ancienneté | 6 semaines |
📋 L’essentiel à retenir
- La convention collective prime toujours sur le contrat de travail
- Le préavis débute à la première présentation de votre lettre recommandée
- Votre employeur peut vous dispenser en versant une indemnité compensatrice
- Les salariées enceintes sont automatiquement dispensées de préavis
- Une démission standard ne donne pas droit aux allocations chômage
Comment déterminer précisément la durée de votre préavis ?
Trois sources déterminent votre durée de préavis exacte selon un ordre de priorité strict. La convention collective l’emporte toujours, même si votre contrat mentionne une durée différente. Cette hiérarchie protège vos droits en appliquant les dispositions les plus favorables.
Identifier votre convention collective
Votre convention collective apparaît obligatoirement sur votre bulletin de salaire ou dans votre contrat de travail. Elle porte un nom précis comme « Métallurgie », « Commerce de détail » ou « Syntec ». Chaque convention établit ses propres règles selon l’ancienneté et parfois la qualification.
Si cette information manque, interrogez votre service RH ou vérifiez l’affichage obligatoire dans votre entreprise. Plus de 95% des salariés français relèvent d’une convention collective.
Consulter votre contrat de travail
Votre contrat de travail peut fixer une durée supérieure à celle de la convention collective. Dans cette situation, c’est la durée la plus avantageuse pour vous qui s’applique. Le contrat ne peut jamais diminuer les droits accordés par la convention.
Utiliser le simulateur officiel du Code du travail numérique
Le simulateur de calcul de préavis du Code du travail numérique fournit une estimation personnalisée gratuite. Vous y renseignez votre convention collective, votre ancienneté et votre statut. L’outil intègre automatiquement les spécificités de chaque convention pour un calcul fiable.
Quand débute le préavis de démission ?
Le point de départ du préavis fixe sa date de fin et votre dernier jour de travail. Cette date varie selon votre mode de notification et peut avoir des conséquences financières importantes sur votre dernière paie.
Point de départ avec une lettre recommandée
Avec une lettre recommandée avec accusé de réception, le préavis débute dès la première présentation par La Poste, même si vous ne récupérez pas le courrier. Cette règle protège contre un employeur qui refuserait volontairement de retirer la lettre.
L’accusé de réception mentionnant « avis de passage » fait foi juridiquement. Conservez ce document comme preuve de la date de début de votre préavis.
Point de départ avec une remise en mains propres
Si vous remettez votre lettre de démission directement, le préavis commence le jour de la remise contre décharge ou signature. Cette méthode garantit une date certaine et immédiate, sans délai postal.
Exigez systématiquement un accusé de réception écrit avec date et signature du récipiendaire.
Cas particulier des congés payés
Une démission notifiée pendant vos congés payés reporte automatiquement le début du préavis à votre retour en entreprise. Cette protection évite de pénaliser votre temps de repos légal.
Comment écourter ou éviter le préavis ?
Plusieurs stratégies permettent de réduire votre période de préavis ou d’en être dispensé. Ces options dépendent de votre situation personnelle, de vos relations avec l’employeur et du contexte de votre départ.
Demander une dispense à votre employeur
Vous pouvez solliciter une dispense de préavis pour partir immédiatement. Cette demande écrite et motivée n’oblige pas votre employeur à accepter. Mettez en avant votre nouvelle opportunité professionnelle ou vos contraintes personnelles.
En cas d’accord, vous ne percevrez aucune indemnité compensatrice. En cas de refus, vous devez impérativement respecter votre préavis sous peine de sanctions financières.
Négocier une réduction avec une promesse d’embauche
Une promesse d’embauche ferme de votre futur employeur constitue un argument de poids pour négocier une réduction. Présentez ce document officiel en expliquant les contraintes de prise de poste.
Cette approche fonctionne mieux dans un climat de confiance et quand votre départ n’impacte pas lourdement l’organisation.
Cas de dispense automatique
Votre employeur peut vous dispenser unilatéralement en versant une indemnité compensatrice égale à votre salaire habituel. Cette décision relève de son initiative exclusive et vous libère immédiatement de toute obligation.
Peut-on quitter un CDI sans préavis ?
Certaines circonstances exceptionnelles autorisent une rupture immédiate du contrat sans risque de sanctions. Ces situations protègent les salariés confrontés à des difficultés particulières où le maintien en poste devient impossible.
Situations de dispense légale
Le Code du travail énumère des cas précis de dispense légale automatique. Ces situations protègent les salariés face à des circonstances où le maintien dans l’entreprise devient inadapté ou impossible pour des raisons indépendantes de leur volonté.
Grossesse et congé maternité
Les femmes enceintes bénéficient d’une dispense totale pendant leur grossesse ou au retour de congé maternité. Cette protection facilite leur réorganisation familiale et professionnelle sans contrainte temporelle.
Un certificat médical attestant la grossesse suffit pour activer cette dispense légale.
Faute grave de l’employeur
Face à une faute grave patronale (harcèlement, salaires impayés, conditions dangereuses), vous pouvez prendre acte de la rupture sans préavis. Cette procédure équivaut à un licenciement si les griefs sont reconnus.
Rassemblez des preuves solides et consultez un avocat, car les enjeux financiers sont considérables en cas d’échec.
Quels sont les risques de ne pas respecter son préavis ?
L’abandon de poste pendant le préavis expose à des conséquences financières et professionnelles durables. Ces risques méritent une évaluation attentive avant toute décision de départ anticipé.
Dommages et intérêts réclamables
Votre employeur peut exiger des dommages et intérêts équivalents à la rémunération de la période non respectée. Ce montant inclut salaire de base, primes habituelles et avantages en nature.
Le calcul s’appuie sur votre rémunération moyenne des trois derniers mois précédant la démission.
Impact sur vos droits financiers
Un départ anticipé non autorisé vous fait perdre l’indemnité compensatrice des congés payés acquise pendant le préavis non effectué. L’employeur peut retenir ces sommes sur votre solde de tout compte.
Conséquences sur votre réputation professionnelle
Un départ conflictuel nuit durablement à vos références professionnelles et complique vos recherches futures. L’ancien employeur n’est tenu à aucune recommandation positive après un non-respect d’obligations contractuelles.
Préavis de démission et allocation chômage
La question des droits aux allocations après démission inquiète légitimement les salariés. Les règles restent strictes mais prévoient des exceptions significatives pour certaines situations personnelles ou professionnelles.
Principe général de non-indemnisation
Une démission volontaire ne donne pas accès aux allocations chômage, que le préavis soit effectué ou non. Cette règle découle du principe que vous êtes à l’origine de votre privation d’emploi.
Les 17 cas de démission légitime
France Travail reconnaît 17 situations de démission légitime ouvrant droit aux allocations. Ces cas couvrent des contraintes familiales, professionnelles ou personnelles indépendantes de votre volonté.
Les situations principales comprennent :
- Mariage ou PACS avec déménagement dans les deux mois
- Mutation du conjoint nécessitant un changement de résidence
- Violences conjugales documentées par certificats médicaux ou dépôt de plainte
- Salaires impayés malgré décision de justice
- Agression sur le lieu de travail avec dépôt de plainte
Démission pour reconversion professionnelle
Depuis 2019, une démission pour projet de reconversion peut ouvrir des droits aux allocations. Votre projet doit recevoir l’aval d’un conseiller France Travail et respecter des critères stricts de faisabilité.
Cette validation exige un accompagnement préalable et un dossier détaillé de votre nouveau parcours professionnel.


